La marijuana est-elle prescrite pour l’anxiété au Canada ? | Guide 2025 sur le cannabis médical pour l’anxiété
Peut-on obtenir de la marijuana prescrite pour l’anxiété au Canada ?
Dans ce guide, vous découvrirez comment accéder au cannabis médical (autorisation via un document médical, puis inscription auprès d’un vendeur médical autorisé), ce que disent les recherches actuelles sur le cannabis pour les troubles anxieux, et les éléments essentiels à considérer avant de faire votre choix.
Cet article est à titre informatif uniquement et ne constitue pas un avis médical. Il ne remplace pas les conseils d’un médecin ou d’une infirmière praticienne qualifiés ; consultez toujours un professionnel avant de commencer, d’arrêter ou de modifier tout traitement. En cas d’urgence médicale ou de symptômes graves, appelez les services d’urgence locaux.
Le cannabis médical peut-il être prescrit pour l’anxiété au Canada ?
Au Canada, le cannabis médical pour l’anxiété n’est pas « prescrit » comme un médicament classique. Les professionnels de santé l’autorisent plutôt via un document médical, après avoir évalué votre santé mentale, vos antécédents de consommation de cannabis et votre plan de traitement actuel.
Une fois l’autorisation obtenue, vous devez vous inscrire auprès d’un vendeur médical autorisé (et non dans un dispensaire récréatif) et commander directement auprès de lui. Cela garantit que vous recevez un produit de qualité provenant d’un producteur licencié. Votre cannabis est ensuite expédié une fois le document médical vérifié.
Le cannabis peut-il vraiment être utilisé pour traiter les symptômes de l’anxiété ?
Le cannabis est parfois utilisé au Canada pour traiter l’anxiété, mais ce n’est pas un traitement de première intention. Si vous envisagez cette option, parlez-en à votre médecin ou à une infirmière praticienne pour discuter des possibilités de traitement avec du cannabis médical.
Données sur le cannabis médical pour l’anxiété
CBD : Des études randomisées et contrôlées suggèrent que le CBD peut réduire les scores d’anxiété (p. ex. : VAMS, GAD-7, HAM-A), mais les résultats actuels sont limités par la petite taille des échantillons, des doses hétérogènes et des données auto-déclarées. (Coelho, Carly de Faria et al.)
THC : Les données montrent un effet biphasique dépendant de la dose ; de très faibles doses peuvent être apaisantes pour certaines personnes, tandis que des doses plus élevées augmentent le risque d’anxiété, de panique ou de paranoïa — surtout chez les personnes atteintes de TSPT, de trouble bipolaire, de schizophrénie ou ayant des antécédents familiaux de psychose. (Santé Canada)
Mécanismes (pourquoi les réponses varient) : Le système endocannabinoïde agit sur les récepteurs CB1, TRPV1, sérotonine-1A et le système opioïde à travers divers circuits, dont le cortex préfrontal et l’hippocampe ; les différences individuelles en pharmacocinétique et densité des récepteurs jouent probablement un rôle. Ces pistes mécanistiques ne remplacent pas des essais cliniques rigoureux. (Lowe, Darby J E et al.)
Tonalité des recommandations internationales : Des organismes comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment que le CBD présente en général un bon profil de sécurité, mais soulignent la nécessité d’essais plus rigoureux pour évaluer son efficacité contre l’anxiété et d’autres troubles de santé mentale. (Organisation mondiale de la santé)
Comment accéder au cannabis médical au Canada : guide étape par étape
1. Évaluation et accompagnement
Un professionnel de santé évalue les symptômes anxieux, les antécédents de santé mentale et les troubles psychiatriques associés (p. ex. : dépression, trouble de stress post-traumatique (TSPT), trouble d’anxiété sociale, trouble obsessionnel-compulsif, trouble anxieux généralisé, TDAH, autisme, douleur chronique, insomnie).
Les traitements actuels (p. ex. : ISRS, thérapie cognitive) et les antécédents de consommation de cannabis sont pris en compte.
Un dépistage des risques peut inclure les troubles bipolaires, la schizophrénie/psychose et le trouble lié à l’usage du cannabis.
2. Autorisation
Si cliniquement justifié, le professionnel peut autoriser le cannabis médical via un document médical précisant la forme, les doses et un schéma initial (p. ex. : à dominance CBD).
Les effets indésirables potentiels (p. ex. : somnolence, bouche sèche, troubles du sommeil) et les effets psychoactifs du THC sont discutés.
3. Inscription auprès d’un vendeur médical autorisé
Après l’autorisation, le patient s’inscrit auprès d’un vendeur médical autorisé (différent des dispensaires récréatifs ; il n’existe pas de carte de cannabis médical comme aux États-Unis).
Le vendeur vérifie le document médical avant de permettre l’achat de produits.
4. Choix des produits
Les patients choisissent généralement des fleurs de cannabis ou des produits dérivés avec des concentrations claires en CBD et des étiquettes normalisées (p. ex. : huiles, capsules).
La marijuana synthétique est en général évitée, sauf recommandation spécifique d’un spécialiste.
5. Dosage et suivi
L’exposition initiale aux cannabinoïdes est généralement faible, avec des ajustements progressifs.
Outils de suivi courants : GAD-7, HAM-A, échelle analogique visuelle pour l’anxiété ; indicateurs de sommeil comme la qualité, l’heure d’endormissement, le nombre de réveils et les réveils précoces.
Le suivi inclut les effets indésirables/réactions (p. ex. : somnolence, troubles du sommeil, symptômes dépressifs) et tient compte des différences selon le sexe, de la densité des récepteurs et du métabolisme des cannabinoïdes.
CBD ou THC pour l’anxiété : différences pratiques
CBD (cannabidiol) : Non enivrant ; étudié pour l’anxiété, l’insomnie et les douleurs chroniques associées. On privilégie un début avec des produits dominants en CBD, avec concentrations précises, surtout en présence de dépression ou de troubles du sommeil.
THC : Enivrant avec effets psychoactifs variables ; envisager des doses initiales très faibles, augmenter lentement, et surveiller les effets indésirables ou les déclencheurs liés au stress.
Variétés et produits à base de cannabis : Les étiquettes varient ; priorisez les produits avec teneur mesurée en cannabinoïdes, lots validés et standardisation cohérente plutôt que les termes marketing.
Préparations à base de cannabis (CBPM) : Le nabilone, le Sativex et le dronabinol peuvent être envisagés pour des indications précises par des spécialistes ; les preuves restent limitées pour le traitement principal de l’anxiété.
CBD vs Sativa vs Indica pour l’anxiété
Pour l’anxiété, la composition en CBD/THC est bien plus importante que l’étiquette marketing « sativa » ou « indica ». La plupart des variétés modernes de Cannabis sativa sont hybrides ; les effets dépendent du ratio de cannabinoïdes, de la dose et de la biologie individuelle.
CBD (cannabidiol)
Un composé non enivrant présent dans le cannabis et le chanvre. De nombreux cliniciens recommandent de commencer par des options à dominance CBD, puis d’évaluer la réponse à faibles doses selon une courbe dose-réponse.
Sativa et Indica
Réalité des étiquettes : « Sativa » et « indica » sont des catégories de vente au détail floues, sans garantie d’effet. Les résultats sur l’anxiété varient selon les produits, qui diffèrent en ratio CBD/THC et autres composés.
Revendications typiques :
« Sativa » est souvent présentée comme énergisante ; cela peut accroître la nervosité chez certaines personnes anxieuses, surtout avec un THC élevé.
« Indica » est souvent présentée comme apaisante ; certains la trouvent plus relaxante le soir, mais la sédation n’équivaut pas forcément à une réduction de l’anxiété.
Choisissez selon la teneur mesurée en cannabinoïdes (p. ex. : CBD dominant ou équilibré), commencez avec de faibles doses, et évitez les produits à forte teneur en THC si l’anxiété est la principale préoccupation.
Conseils pratiques si vous envisagez le cannabis pour l’anxiété
Utilisez la voie médicale (et non simplement un magasin) : Au Canada, l’anxiété ne fait pas l’objet d’une « prescription » classique ; elle peut être autorisée au cas par cas. Si elle est autorisée, inscrivez-vous auprès d’un vendeur médical autorisé (et non dans un dispensaire récréatif). Le Canada n’utilise pas de carte de marijuana médicale comme aux États-Unis.
Commencez par le CBD : Privilégiez les produits à base de CBD (souvent dérivés du chanvre ou du cannabis) et évitez les taux élevés de THC au départ.
« Commencer bas, aller lentement » pour le dosage : Respectez la courbe dose-réponse : de petites doses de THC peuvent être apaisantes ; des doses plus élevées peuvent accentuer l’anxiété, provoquer de la somnolence ou aggraver l’humeur. Ajustez graduellement, uniquement après avoir observé des effets constants.
Choisissez des produits standardisés et testés : Recherchez des étiquettes claires, des taux précis de CBD/THC, des tests par lot, et des formats constants (huiles, capsules). Évitez le cannabis synthétique.
Surveillez les effets secondaires et arrêtez en cas d’aggravation : Signes d’alerte : somnolence, bouche sèche, troubles du sommeil, humeur dégradée ou apparition de crises de panique. Signalez immédiatement tout effet indésirable.
Préférez les cannabinoïdes mesurés aux appellations marketing des « variétés » : Les étiquettes « sativa/indica » ne prédisent pas les effets. Misez sur les teneurs réelles en cannabinoïdes plutôt que sur les noms de variétés populaires.
Gardez un usage récréatif sous contrôle : Évitez de compenser avec une consommation récréative fréquente. Les habitudes peuvent s’installer progressivement ; l’augmentation des doses accroît le risque de trouble lié à l’usage du cannabis et de déficience fonctionnelle.
Cannabis médical et anxiété : questions fréquentes
Y a-t-il des signaux d’alerte pour l’usage du cannabis en cas d’anxiété ?
Oui. Une grande prudence est recommandée chez les personnes ayant un trouble bipolaire, une schizophrénie/psychose, un fort risque familial ou un trouble actuel lié à l’usage du cannabis. Surveillez les troubles du sommeil (réveils précoces, réveils fréquents), la bouche sèche, la somnolence ou une aggravation de l’humeur.
Le cannabis peut-il aider à soulager les troubles du sommeil liés au TSPT, comme les cauchemars ?
Certains rapports explorent les effets du cannabis sur le sommeil en lien avec le TSPT (p. ex. : scores CAPS, qualité du sommeil), mais les données demeurent partagées. Tout essai thérapeutique dans ce contexte doit être supervisé par un professionnel de santé, en complément des traitements standards centrés sur le traumatisme.
L’auto-traitement est-il une bonne idée ?
Non. L’auto-traitement non supervisé augmente les risques (p. ex. : augmentation progressive de la consommation, doses de cannabinoïdes irrégulières). Un professionnel peut évaluer les interactions, recommander des produits mesurés et fixer des points de suivi pour réévaluer votre état mental et vos objectifs.